mardi 5 janvier 2016

De principe constructionis telescoporum

Les Dobsons existent depuis près de 45 ans. Ils ont pas mal évolué depuis les premiers essais de John Dobson au début des années 70 de l'autre siècle, et la construction d'un bon dobson commence à être bien documentée.

On trouve pourtant encore parfois des choses étonnantes,  Je me permets donc de revenir sur quelques principes de base.

Le rocker et la base:

Pour avoir un télescope bien stable, il faut un système qui permette de bien le positionner, l'asseoir sur le sol, et qui minimise les porte-à-faux générant des flexions, et donc, réduise l'élasticité à l'oculaire (il vaut mieux que le télescope ne "branle" pas ou ne "danse" pas...).

Pour cela il y a deux systèmes:

- le système classique développé dans les années 70/80 de l'autre siècle: Un rocker très rigide, sous la forme d'une boite avec un plancher épais, et des parois (les murs) . Cette boite coulisse sur une base légère et souple, elle-même sur 3 pieds fixés dans le sol. Dans certains positions, la boite du rocker (et le tube au dessus), est en porte à faux. Il n'y a rien au dessous pour la soutenir. La boite, pour ne pas se déformer, doit alors avoir des murs relativement hauts. Chacun sait qu'une boite ouverte, peu haute, se déformera plus facilement. Prenez un plateau à repas, il se tord facilement. Par contre, une boite cubique, ne se déformera pas ou très peu. La rigidité dépend (en gros), de la hauteur à la puissance cubique.

Système classique


- Le système plus récent (début de ce siècle), du rocker flexible et de la base elle-même très rigide. C'est l'inverse du système précédent. La base, reposant sur 3 pieds, est très épaisse et très rigide, alors que le rocker est souple et très surbaissé.
Les patins de téflon permettant au rocker de coulisser, sont disposés sous le rocker, juste à l'aplomb des patins qui supportent les tourillons.
Dans ce cas, les transferts de force se font directement sans aucun porte à faux, Le télescope repose toujours dans tous les cas sur la base très rigide. Cela ne branle pas ni ne danse.

D'autre part, la base annulaire  rigide étant plus large, le polygone de sustentation est plus grand, on a donc une plus forte stabilité.

Rocker flexible, base rigide



C'est ce système que j'ai utilisé pour mon premier télescope en 2005 et depuis, sur la plupart des télescopes (une centaine), que j'ai construits .  Certes, l'encombrement est un peu plus important que dans le système classique, mais c'est si peu, et surtout, l'avantage en terme de stabilité est tellement évident que sauf demande express, je ne reviendrai pas au système classique.

Par contre, il vaut mieux ne pas essayer de mélanger les deux systèmes!

On voit parfois des réalisations étonnantes où le rocker classique est lui-même surbaissé.
Dans ce cas, les murs de la boite sont très peu hauts, et la boite elle-même devient  nécessairement "flexible"... Parfois, le rocker se réduit même une simple planche! On se retrouve alors avec de gros porte-à-faux, et rien pour empêcher la structure de ployer sous le poids.  Ou alors, il faut un plancher très épais et très rigide. Mais ce qui est dans ce cas étonnant, c'est que les gens ont  l'étrange idée d'évider le plancher de cette boite, en en beau et large trou central! Il n'y a alors plus rien du tout pour assurer la rigidité... C'est étrange... Et surtout, c'est rédhibitoire...



Rocker surbaissé sur base souple




Donc pour résumé, on peut avoir ceci:



Rocker haut et rigide sur base souple


ou mieux, celui-ci:


Rocker souple sur base très rigide



Mais pas ceci!!






The Dobson Factory





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